52 FEMMES ENTREPRENEUSES – Eva Ngalle
J’ai entendu parler de Ti3rs, l’entreprise d’Eva Ngalle, en janvier 2023, grâce à Joana Jacuzzi. Durant les mois qui ont suivi, j’ai observé les avancées entrepreneuriales d’Eva, et j’ai aujourd’hui la joie de vous présenter son histoire entrepreneuriale dans le cadre de ce projet photographique.
Son engagement féministe m’a particulièrement touchée personnellement. Et son envie de rendre ce monde meilleur l’a tout simplement rendue incontournable dans ce projet 52.
Eva fait partie de ces entrepreneuses qui créent apportent une solution totalement nouvelle sur le marché. S’ensuit alors un parcours du combattant pour faire reconnaître l’utilité de son concept auprès des acteurs concernés.
Entre entrepreneuriat et passion
Avant de créer son entreprise, Eva vivait en tant qu’indépendante de son activité de community manager.
Maman séparée, elle a été victime de violences, notamment psychologiques, et de harcèlement. En cherchant des solutions, elle s’est rendue compte que rien n’existait sur le marché pour offrir des communications sereines entre parents séparés et a décidé de créer Ti3rs, une solution de tiers de confiance numérique pour échanger entre parents séparés.
Valider le potentiel de son idée avant d’entreprendre
Mais avant de se lancer dans la création d’une nouvelle entreprise, Eva avait besoin de confronter son idée. Car aussi utile que lui semblait son concept, il était essentiel de s’assurer qu’elle ne serait pas la seule à en avoir l’utilité.
Eva a donc commencé par créer un compte Instagram où elle parlait de son quotidien de maman séparée, de son organisation, de phrases prononcées par son fils qui la marquaient. Rapidement, plusieurs centaines de personnes concernées interagissent et la remercient de partager ces difficultés.
S’entourer pour voir plus grand
Eva a alors commencé à évaluer les financements dont elle aurait besoin, les acteurs qui pourraient l’aider à déployer son projet. Elle a été accompagnée d’abord par le CIDFF, puis par les Premières et au sein d’1kubator. Eva y acquérera de l’entraînement pour présenter son concept avec de plus en plus d’aisance, en maîtrisant l’équilibre entre storytelling et explication.
Ces accompagnements lui permettent de structurer son projet, et lui apportent du réseau. Elle trouve ainsi le développeur de son premier prototype applicatif.
Faire face à l’imprévu
Pour financer ce développement, Eva comptait initialement bénéficier d’une subvention proposée par 1kubator. Lorsqu’elle a su qu’elle ne la toucherait pas, elle réagit rapidement en créant en quelques jours une campagne de crowdfunding pour financer son projet.
Eva a passé des semaines compliquées pour mobiliser tout son réseau, ses connaissances, convaincue que si chaque personne connaissant une personne intéressée par son concept apportait 1€, son projet serait amplement financé.
Le hasard des rencontres lui fait participer à une rencontre réseau où elle est mise en relation avec une marraine, Sonia Fosse, qui, sensible au projet, repartagera la campagne Ulule d’Eva et lui permettra d’atteindre plusieurs millions de vues, de rendre son projet visible, et de remplir son objectif de financement.
Faire évoluer son modèle
Être entrepreneuse, c’est aussi être rationnelle. Initialement, Eva pensait vendre son application aux particuliers. Elle a identifié au bout de quelques mois que son projet avait une implication politique forte. Et elle cherche désormais directement des organismes qui financeront des abonnements à son application.
Dans un premier temps, Eva cherche à rencontrer plusieurs acteurs Rhône-Alpins sans succès, et trouve finalement un interlocutrice à l’UDAF de Haute-Savoie. Cette institution est en lien avec des associations, les forces de l’ordre, et des familles. Pour atteindre des organismes publics, Eva travaille avec minutie à recenser des chiffres qui permettent de mesurer l’impact de Ti3rs sur le quotidien de familles séparées.
Oser rêver grand
Aujourd’hui, Eva a pour objectif de finaliser la communication sur son produit pour aller le faire connaître auprès du ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes afin de pouvoir proposer son utilisation à l’échelle nationale grâce au soutien d’organismes comme la CAF.
Elle est également en lien avec des associations francophones qui sont intéressées par Ti3rs et travaille donc sur l’internationalisation de son entreprise.