52 FEMMES ENTREPRENEUSES – Éloïse Bouilloud
J’ai rencontré Éloïse Bouilloud au sein de Cap Services, ma coopérative. Nous partageons l’envie d’entreprendre en collectivité. Éloïse a créé Moonlikate pour accompagner les femmes… et les entreprises à découvrir le cycle menstruel et à l’apprivoiser. C’est ainsi qu’elle apporte sa pierre à l’édifice et témoigne de son engagement vers une société plus égalitaire. Son histoire m’a scotchée et c’est aujourd’hui avec enthousiasme que je vous la partage.
Entreprendre, échouer, se relever
Pendant 2 ans, elle reprendra alors un poste de salarié en tant que vendeuse dans une boutique de vêtements éthiques.
Etre à l’écoute de ses cycles menstruels
En 2020, elle est nommée responsable de 5 boutiques de cette marque, et reçoit alors beaucoup de responsabilités, participe aux prises de décisions en comité de direction… et s’épuise devant cette charge herculéenne et les nombreux déplacements qui lui incombent.
En parallèle de son métier, Éloïse acquiert des connaissances sur le cycle menstruel et prend conscience de la puissance des outils qu’elle a entre les mains. Cela lui permet de tenir une cadence professionnelle très soutenue.
Convaincue que ses équipes ont besoin d’elle, et passionnée par son travail, Éloïse repousse ses limites en parallèle de la rédaction prenante d’un mémoire sur les archétypes du féminin dans le management.
Entreprendre pour faire découvrir son engagement
Elle quittera ce poste suite à une rupture conventionnelle et après avoir récupéré physiquement de ces mois intensifs, décide de diffuser ses connaissances sur le cycle menstruel en créant des outils clés en main.
N’ayant aucun modèle d’entrepreneurs dans son entourage, Éloïse fait le choix de rejoindre une coopérative d’activité et d’emploi pour accueillir son entreprise Moonlikate.
Plus performante en coopérant avec son cycle menstruel
Son activité se décline sur deux thématiques : réussir en tant que femme avec son cycle menstruel et le leadership au féminin.
Elle prend conscience du tabou qui règne le cycle menstruel en entreprise, et ses communications ouvrent un espace de débat et d’information.
Être créative pour se faire connaître
Pour ouvrir cet espace au sein des entreprises, elle conçoit un jeu de société qui permet de se projeter dans les problématiques qu’une femme peut être amenée à rencontrer en entreprise.
Éloïse se heurte cependant à la difficulté à trouver des entreprises ou des prescripteurs suffisamment impliquées pour s’offrir son accompagnement.
Trouver des clients d’une manière peu commune
En lien avec une assistante de Marie-Charlotte Garin, élue impliquée sur ce sujet, elle travaille aux côtés de Sébastien Peytavie sur un projet de loi sur la santé gynécologique au travail, qui pourrait imposer aux entreprises de mettre en place certains dispositifs pour faciliter le quotidien des femmes sur leur lieu de travail.
Éloïse mesure le potentiel de l’entrée en vigueur d’un tel texte et reste à l’écoute du marché. Aujourd’hui en France, elle sait que très peu de structures peuvent proposer un accompagnement sur ce sujet-là.
Faire cohabiter ses passions dans sa vie professionnelle
En parallèle de son activité entrepreneuriale, Éloïse co-organise avec Déborah Glohr et une équipe d’une douzaine de bénévoles l’EcoFémina Festival, qu’elle décrit comme l’événement où elle voulait aller.
La deuxième édition s’est tenue en novembre 2023 et a été un lieu de rendez-vous et d’échanges engagés sur des sujets comme » les vêtements comme armure politique », « se réapproprier son corps après les violences sexistes et sexuelles », « quelle place pour l’écoféminisme en politique ».
Ce projet est pour Éloïse l’occasion de renouer avec sa passion pour l’événementiel, et de sensibiliser des personnes sur un sujet qui lui tient à cœur.
Avec Déborah, elles réfléchissent à un modèle qui leur permettraient de se salarier pour assurer la pérennité de cet événement et le faire rayonner ailleurs en France.