52 femmes entrepreneuses – Nathalie Standaert, créatrice d’Après La Pluie…

Nathalie Standaert

Une rencontre menant à une autre, je rencontre chaque semaine des femmes aux parcours passionnants. C’est notamment le cas de Nathalie, créatrice du centre de beauté et ressourcement Après La Pluie…

Nathalie est une femme pleine de convictions. J’ai trouvé son témoignage particulièrement fort et passionnant, car même après 16 ans d’entrepreneuriat, elle continue à se remettre en question pour avancer. Je la remercie infiniment d’avoir partagé son parcours avec authenticité. Etre entrepreneuse, ce n’est pas toujours simple, rose et plein de paillettes.

52 Femmes Entrepreneuses - Nathalie Standaert, Après la Pluie...

Quand entreprendre est une évidence

A la sortie de ses études en esthétique, elle a immédiatement su qu’elle souhaitait ne rendre de comptes à personne.

L’entrepreneuriat était une évidence. C’est ainsi qu’elle a acheté un premier salon de coiffure, et l’a transformé en l’institut de beauté San Bao. Elle y affirmait déjà ses valeurs en utilisant des produits naturels.

Oser plutôt que regretter

Nathalie a environ 25 ans quand elle ressent le besoin de se prouver qu’elle a la capacité de créer et faire tourner son entreprise. Elle a alors créé il y a 13 ans Après La Pluie… à Lyon Vaise. Elle a géré simultanément San Bao et Après la Pluie… durant 3 ans. A l’arrivée de sa seconde fille, elle décide de revendre San Bao.

Un de ses mantras : « On peut mourir demain ». Plutôt que de regretter en vieillissant, elle a préféré oser, et vivre sa vie comme une pièce de théâtre, ainsi que le dit joliment Sénèque.

Accompagnée par 2 femmes, elle découvre le monde de l’entrepreneuriat et son fonctionnement. Ses mentors, des femmes d’affaires avec un sens du travail extrême, lui ont apporté confiance en elle, et lui ont apporté beaucoup de rigueur. 

Forte de cet accompagnement, Nathalie a réfléchi à une manière d’entreprendre avec un côté Yin, de la douceur et du respect.

Cela était loin d’être une évidence alors qu’elle se retrouvait en contact régulier avec des banquiers, des avocats, principalement des hommes aux discours rationnels et très directifs. Il lui est arrivé à plusieurs reprises de se mettre en colère lorsqu’on la considérait comme une « jolie esthéticienne », qu’on imaginait incompétente en affaires. C’était mal la connaître…

Entreprendre dans un monde patriarcal

Elle revendique la difficulté d’entreprendre en étant femme, et a souvent échangé avec ses homologues masculins pour leur faire prendre conscience des différences entre hommes et femmes : quand sa journée au centre se termine, elle a souvent dû encore préparer le repas, s’occuper des devoirs des enfants, pour finir la soirée sur sa comptabilité. C’est sans compter le repassage de chemises qui est considéré comme acquis par certains hommes de ses  connaissances. Le cumul de plusieurs vies en une… et la charge mentale qui va avec.

La société dans laquelle nous évoluons encourage selon elle encore trop souvent à la performance et la croissance : gérer de front son entreprise, sa comptabilité, sa famille, tout en étant avenante avec ses clients, et réfléchir à comment faire évoluer son entreprise : voici les attentes pour une femme entrepreneuse. C’est un difficile exercice d’équilibriste d’être efficace toute la journée, avec des contraintes de présence, d’adaptabilité, tout en restant douce avec elle-même… comme elle le recommande à ses clients, qui voient en elle un exemple du prendre soin de soi.

Trouver son équilibre, se remettre en question

Son côté Yang lui permet de faire avancer son entreprise, par vents et marées. Et elle aura traversé plusieurs crises, entre le départ de son associée, ou l’incendie de son centre. A chaque fois, elle a puisé dans ses ressources la force de poursuivre cette aventure.

Après plus de 15 ans en tant qu’entrepreneuse, elle aspire de plus en plus à ralentir. Nathalie a envie de continuer à apprendre, à découvrir la vie en autosuffisance, de profiter de sa vie à la campagne.

Heureuse d’avoir été à l’initiative de rencontres, d’événements, elle a pris conscience de son besoin de ralentir. Elle réfléchit aujourd’hui à la manière de se prioriser. A ses yeux, l’entrepreneuriat est un voyage initiatique, un cheminement sinueux mais qui lui apprend au quotidien.

En l’écoutant, j’ai repensé à cette phrase de Mandela, qui retrace à mes yeux les enjeux de l’entrepreneuriat : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ».

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